Concert Jazz - Deuxième Soirée à Gradignan le 3 avril 2020

Vendredi 3 avril 2020

Théâtre des quatre saisons Théâtre des quatre saisons

Etat : Annulé

Zoom sur les artistes

Plus d'infos sur le concert Jazz - Deuxième Soirée à Gradignan

DADADA
ROBERTO NEGRO | EMILE PARISIEN | MICHELE RABBIA

Depuis leur travail (et leur performance exceptionnelle) sur le 2e quatuor de Ligeti, à l’origine du duo Les Métanuits (qu’on n’a peut-être pas assez vu dans les lieux voués à cet effet, salles et festivals - mais quand même à Strasbourg et Gradignan par exemple), Roberto Negro et Émile Parisien sont devenus de vrais complices. On sent chez eux une réelle joie de jouer et d’inventer, et l’apport d’un partenaire de la trempe de Michele Rabbia a fait « prendre » la musique, qui ne demandait qu’à naître et advenir sous la plume du pianiste, décidément d’une activité d’écriture impressionnante.
Si Sangu et Gloria e la poetessa s’inscrivent sur le versant mélancolique, rythmé par répétitions et sons graves, Bagatelle relance l’écoute vers une forme d’allégresse, avant que Shampoo ne nous ramène vers un ton plus retenu, qu’on retrouve dans le sublime Poucet , une pièce incontestablement à vocation de « hit ». Nano joue sur l’excitation et l’exaltation de tous les sens, et développe la coloration que permet l’arrivée de Michele Rabbia et l’utilisation des effets électroniques, ici utilisés avec un sens de l’intégration exemplaire.
Ainsi balancé de clairs-obscurs en vives lumières, de pièces dansantes en morceaux concentrés sur une humeur sombre, ou mélancolique, on chemine avec la musique du trio, sans perdre haleine, ni jamais le contact, avec ce qu’elle contient de dires implicites et néanmoins sensibles. À l’auditeur de rajouter sa propre affirmation à cette beauté offerte et déployée.

Philippe Méziat (Citizen Jazz)
 

IKUI DOKI
SOPHIE BERNADO | HUGUES MAYOT | RAFAËLLE RINAUDO

Tout est propice à la rêverie dans la petite mécanique d’Ikui Doki. Ténor et basson, très intimes, jouent de tous leurs timbres pour glisser sur les cordes de la harpe qui ne se complaît pas dans la joliesse. Dans LSP, la lumière altérée diffusée par Bernado s’irise au contact de Rinaudo, avec ce qu’il faut d’effet pour paraître lointaine et différente. C’est une invitation au voyage, les plus rares fleurs mêlant leurs odeurs aux vagues senteurs de l’ambre… Et tant pis pour Rimbaud choisi pour les notes de cette pochette parue chez Ayler Records ! La musique d’Ikui Doki est un fabuleux générateur d’histoires, une approche à laquelle Hugues Mayot est loin d’être indifférent, ce qu’il nous avait déjà prouvé dans son quartet What If. Rafaëlle Rinaudo en est également responsable, avec son instrument polymorphe qui sait prendre toutes les formes et les couleurs, à l’instar du Songe Pastel où la harpe se mue en guitare aventureuse. Une qualité qu’on avait déjà découvert chez elle auprès du collectif Coax.
La force de ce premier album d’Ikui Doki, c’est de savoir installer immédiatement un climat, et que celui-ci, en quelques notes, s’avère changeant. Il peut être mélancolique, tel Cats and Dogs malgré son début orageux où le ténor affronte une volée de cordes. Il peut également se révéler très concertant sur le bien-nommé My Taylor is Reich où le basson dessine le squelette d’un morceau excellemment construit. Dans la palette des émotions, rien n’échappe au trio qui invoque aussi la voix, dont Sophie Bernado se charge. Habituée des mots (elle travaille avec Emily Loizeau et écrit des spectacles pour enfants), elle teinte le propos d’Ikui Doki d’un peu plus d’étrangeté et d’innocence dans un « Secretly in Silence » idéal pour clore le petit théâtre onirique qui s’est déroulé devant nos yeux mi-clos. A écouter jusqu’aux franges des nuits blanches.

Franpi Barriaux (Citizen Jazz)

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