Exposition Marrons à Bordeaux du 15 au 17 mai 2019

Du mercredi 15 mai 2019 au vendredi 17 mai 2019

14h00 • 20h00

Laboratoire Bx Laboratoire Bx

Plus d'infos sur l'exposition Marrons à Bordeaux

L'histoire d'Haïti et de ses peuples, marquée par l'esclavage et la traite, alterne entre acte précurseur et désillusion. La domination de l'Espagne sur l'île d'Hispagnola, la colonisation française puis la naissance de la première république noir étouffée par les prédations successives, ont fait de cette terre des caraïbes un empire disruptif.

Sous le règne de louis XIV, la toute récente marine royale française, permet à la France de récupérer cette terre d'Amérique à la puissante Espagne. Établie sur l'île, la France développe la culture de la canne en amplifiant la traite négrière jusqu'au 14 août 1791, à Bois-Caïman et "La révolte des Marrons". Le marronnage, favorisé par le relief montagneux de Saint-Domingue qui offre refuge à des communautés d'homme et de femmes, s'instaure dès le début de la traite. Les Marrons réussissent à vivre en groupe, développent une culture, une religion syncrétique des croyances africaines, le vaudou. Ils s'organisent durablement malgré la traque et la répression féroce.

Selon Édouard Glissant, « le marronnage est une révolte culturelle, collective et de résistance » ; « C'est la volonté d'aller vers le monde avec des traces que nous aurions frayées nous même. Cela dépasse la simple réaction instinctive et individuelle à des situations insupportables ou par la crainte d'un châtiment ».

[BRUNO FALIBOIS]

La série de photos intitulée Strange Fruit, (2019) du photographe franco-caribéen BRUNO FALIBOIS est inspiré par la chanson de Billie Holliday, elle traite du sort réservé aux hommes noirs ayant réclamé leur liberté. Des câbles et gaines électriques sont suspendus au plafond d'un immeuble en cours de construction et forment des boucles parfaites, une imposante poutre en béton transversale évoque la potence martiale d'une scène d'exécution intemporelle. Il est question de la trace du commerce triangulaire et de la traite négrière dans la mémoire bordelaise, le fleuve musée charriant ses fantomes. Cet immeuble surgit en bord de Garonne sur la rive droite, un de ces chantiers où une forme d'esclavage se perpétue, souvent vécue par des travailleurs exilés.

[SANDRA DESSALINES]

À l'inverse chez l'artiste autodidacte Franco-Haïtienne SANDRA DESSALINES les corps ne sont pas évoqués par un contexte ils sont présents, brutes, jaillissants des murs et rappellent les traits puissant du Marron Inconnu d'Albert Mangonès, statue de bronze représentant un homme défendant ostensiblement les libertés, conque de lambi en bouche, comme pour sonner le glas d'un régime moribond où les promesses d'une nouvelle ère. L'histoire d'Hispaniola et de ses peuples insoumis est retranscrit ici par la réalisation de bustes de personnages en papier maché réhaussés de couleur sombre au refflet macabre, de cornes de bête, de bois flottés et d'accesoirs divers. Ils sont las, stoïque, effrayants de réalisme ! Ce sont les potentiels portraits en chaire et en os du sorcier François Makandal Accusé de « séduction, profanation et empoisonnement » , ou de L'affranchi Toussaint Bréda, plus connu sous le nom de Toussaint L'ouverture, premier Générale Noir de l'armée Française. Nous somes face aux figures légendaires à l'origine de la naissance de la nation Haïtienne il y'a plus de 200 ans maintenant.

[MAX BOUFATHAL]

Chez l'artiste plasticien Franco-Marocain MAX BOUFATHAL, place aux Mysteres, aux Invisbles ou Loas (/lwa/, du français « les lois »), les esprits de la religion vaudou. Orichas, Santeria, Macumba, sont les différents noms de cette religion issue de cultes animistes africains. Dans son travail plastic Max Boufthal utilise des figures archétypales issues de formes animales. Ces oeuvres entre sculptures et masques de cérémonie sont interprétées avec du fil de fer, du ruban adhésif, du bois et du plastiques fluo. En suspension dans l'espace, leurs couleurs vives contrastes avec l'utilisation des matériaux pauvres, en ne rien perdant de la puissance évocatrice des mythes anciens.

L'ingéniosité des arts et des artisanats, la puissance de la représentation des corps, le souffle doucereux des mythes animistes, la violence orgueilleuse des hommes, sont autant d'éléments de langage et d'histoire des peuples afro-caribéen, que nous avons réunis, afin de vous permettre d'entrevoir " MARRONS " .

[MARRONS, une exposition de Sandra Dessalines, Max Boufathal et Bruno Falibois qui prendra forme sous forme d'installation et qu'il sera possible de découvrir au Laboratoire Bx]

[MARRONS est le fruit de la collaboration entre la galerie d'art 5UN7 et l'association Haïti En Vie qui a pour objet de faire découvrir Haïti par le biais de projets solidaires, de favoriser et d'appuyer les initiatives haïtiennes de développement local.

pour en savoir + sur l'association :

https://www.helloasso.com/associations/haiti-en-vie]

[EXPOSITION]

15, 16 et 17 Mai 2019 de 14h à 20h

[VERNISSAGE EXPOSITION]

Mercredi 15 Mai 2019 à partir de 19h

Entrée gratuite.

Commissariat, Karl Belmont et Marc Henri Garcia pour 5UN7 et Haïti En Vie.

Site web : http://www.5un7.fr/

Photos de Marrons

Tous les artistes de Marrons

  • Max Boufathal •
  • Bruno Falibois •
  • Sandra Dessalines •

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