Concert Jazz - Première Soirée à Gradignan le 2 avril 2020

Jeudi 2 avril 2020

Théâtre des quatre saisons Théâtre des quatre saisons

Etat : Annulé

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BUTTER IN MY BRAIN
CLAUDIA SOLAL | BENJAMIN MOUSSAY

Une rencontre musicale qui date de vingt ans, une façon d’opérer entre texte et musique qui a fait ses preuves, une complicité fondée sur des exigences de travail sans faille, voilà quelques-unes des qualités de ce duo éprouvé, dont chaque sortie réserve néanmoins des surprises. Formée dans une ambiance familiale qui associe le jazz et la littérature anglaise, dotée d’un humour qui sait être féroce sans jamais déraper, Claudia Solal est par ailleurs dotée d’une voix dont la tessiture surprend, dépasse même la façon spontanée d’envisager la question. Elle aime écrire (paroles, musique), elle nous aura initiés à la poésie anglaise (Emily Dickinson) en même temps qu’à sa surprenante gastronomie (« Porridge Days »), elle en est aujourd’hui avec Benjamin Moussay à l’heure de l’intelligence artificielle inversée : Butter In My Brain. Tout un programme qui nous entraîne pendant une heure vers l’univers paradoxal que ces deux musiciens savent concocter. Avec le sourire !

Philippe Méziat (Citizen Jazz)

BANDES ORIGINALES
VINCENT COURTOIS | DANIEL ERDMANN | ROBIN FINCKER

Décidément, Vincent Courtois a trouvé, avec son trio à trois voix superposées et sensuellement croisées, qui jouent dans des registres et des timbres voisins, une formule qui convient à merveille à son écriture et à ses foisonnantes idées musicales. Comme Robin Fincker pratique aussi, et assez souvent, la clarinette, la richesse des sonorités ainsi associées est sans la moindre équivoque. Sans compter tout le reste !
Car la palette des rythmes et des thèmes de cette musique de films (la fiction est de partout et de toujours) se joue de toutes les occasions de séduire, depuis Le Badinage inspiré de Marin Marais (Alain Corneau) jusqu’au Rayon Vert (Rohmer) en passant par autant de moments suggérés par Nino Rota (Plein Soleil), Le Ballon Rouge, René Clair, Woody Allen et Steven Spielberg. Écoutez par exemple « Tarentelle Meurtrière », et laissez-vous emporter par la façon dont le trio (Daniel Erdmann, troisième complice) se joue de cette musique rebondissante, avant que ne surgisse ensuite le thème anxieux emprunté à Hiroshima Mon Amour, et son ostinato à répétition (dans le texte même, souvenez-vous !). Si vous n’avez rien compris à Vincent Courtois, je reprends… Et le jazz ? Permanent, comme dans ces cinémas des années 50 où l’on pouvait rester tout un après-midi. Trois ténors, c’est quoi ? Pavarotti, Domingo et Carreras ? Ah non, pas ces trois caricatures (en scène, je précise). Trois ténors c’est l’orchestre de Woody Hermann (as et cl) en 1947 et sa fameuse section des Brothers : Stan Getz, Zoot Sims, Herbie Stewart. Et puis le baryton et les arrangements de Jimmy Giuffre ! Voilà la trouvaille. Imaginez Giuffre cuisinant à sa sauce des musiques de films, ou autres (le jazz se moque des thèmes à tics, ne se préoccupe que de la manière), et vous avez cette régalade du trio de Vincent Courtois, aujourd’hui, dans la pleine actualité d’une musique qui n’a rien perdu de son éclat, comme on ne le dit pas assez. Précipitezvous, si ce n’est déjà fait. Et je rappelle pour conclure que Coleman Hawkins avait commencé par le violoncelle, avant de faire naître le saxophone ténor totalement enjazzé. Une histoire à la Mingus, quoi !

Philippe Méziat (Citizen Jazz)

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